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LES AMANTS DE FEU
PREMIER CHAPITRE

Inverdeen, Highlands, Ecosse, 1957…
Aileen avait mis pied à terre, laissant sa monture errer à sa guise sur la lande déserte. Vers le nord, les moutonnements des contreforts montagneux se couvraient d’une végétation rare. A l’ouest s’étendaient les eaux sombres du loch Starav. Un vent violent torturait les volutes mouvantes des nuages gris et bas, que déchiraient par moments des trouées de ciel bleu. Des rais de soleil éclaboussaient alors le paysage, générant des lacis éphémères de dentelles lumineuses et irisées. Il ne pleuvait plus, mais la nuit avait déversé sur les montagnes des pluies torrentielles. Elles avaient grossi la Deen, le petit cours d’eau tumultueux qui recueillait les eaux glacées du Ben Etive pour les offrir aux pêcheurs et à la distillerie d’Inverdeen. Une eau dont on tirait un excellent whisky en lui ajoutant un peu d’orge grillée et fermentée. La lande détrempée fumait çà et là, laissant échapper des spectres de brume que les bourrasques emportaient. Des parfums d’humus se mêlaient aux senteurs aquatiques, auxquelles se mêlaient des relents de vase et d’iode en provenance de l’océan.
Aileen se demandait si elle aurait le courage de retourner à l’endroit qui l’avait tellement effrayée, vingt ans auparavant. Le phénomène inexplicable et angoissant dont elle avait été témoin à l’époque l’avait empêchée de dormir des nuits entières par la suite. Même encore maintenant, devenue adulte, il lui arrivait de faire des cauchemars au souvenir de cette nuit infernale.
La vie et les épreuves douloureuses traversées pendant la guerre l’avaient pourtant endurcie. Tout cela aurait dû être oublié, ou ramené à la dimension d’une anecdote sans mystère. Mais l’imagination d’une enfance impressionnable l’avait démesurément amplifiée. Ce qu’elle avait vu avait immanquablement une explication rationnelle. Elle en était convaincue. Malgré tout, l’angoisse restait tapie au fond d’elle, prête à remonter à la surface. Dans le même temps, un impérieux sentiment de curiosité la taraudait, qui l’attirait vers les lieux, comme un défi à relever. C’était pour exorciser ces démons insaisissables qu’elle avait décidé, ce matin-là, de revenir vers les ruines de Moorkyle.
Elle avait fait halte sur le bord du lac. Des vagues noires frangées d’écume venaient exploser sur la roche acérée qui bordait les rives sauvages. Aileen resserra les pans de son épais manteau de laine. Bien que l’on fût à la fin du printemps, le temps restait froid. Les nuées lourdes, chargées de pluie, poursuivaient leur course sans fin dans le ciel tourmenté, se déchiquetaient sur les sommets des Highlands qu’elles couronnaient de brouillards mouvants. On n’était pas très loin du Ben Nevis, le plus haut sommet des îles britanniques. Mais ici, au nord de la baie d’Inverdeen, se dressait une montagne presque aussi imposante, le Ben Etive, dont la silhouette massive et environnée de brumes dominait les eaux sombres du loch Starav. Entre les deux s’étiraient des étendues de machair, ces zones vertes laissées par la dernière glaciation, des millénaires auparavant. Situées entre les rives du lac et les contreforts des montagnes, elles constituaient des pâturages fertiles où paissaient en liberté des troupeaux de moutons. On y trouvait toutes sortes d’orchidées sauvages, spiranthes, linaigrettes ou rhinantes, ainsi que divers oiseaux tels le râle des genêts, la linotte à bec jaune ou le bécasseau variable. Plus haut commençait la lande de bruyère, où l’on croisait également des plantes aux noms étranges, comme les plaquebières ou les alchémilles. Aileen prenait plaisir à tenter de reconnaître cette faune et cette flore que son père, Allan O’Donnell, lui avait enseignées autrefois.
Avant la guerre.
Des myriades d’oiseaux marins évoluaient en criaillant, se laissant porter par les caprices des vents. D’autres se posaient sur les rochers surpeuplés, ou en repartaient d’un battement d’aile. Soudain, elle repéra, en altitude, un aigle royal. Planant majestueusement au-dessus des eaux tumultueuses, le magnifique rapace fit entendre sa plainte stridente. Aileen l’observa avec patience, attendant l’instant où il allait fondre sur sa proie. Elle ne fut pas déçue. Tout à coup, l’oiseau se laissa littéralement tomber en direction de la crête d’une vague agressive et, effectuant une pirouette acrobatique, il agrippa un poisson avec une adresse stupéfiante, puis s’éleva souplement, échappant de justesse à l’assaut rageur de la lame. Une vive émotion s’empara de la jeune femme. Elle aimait ce paysage farouche, où la nature s’exaltait. Dans cet univers sans limites, elle se sentait libre, à mille lieues de l’atmosphère étouffante de la capitale britannique où elle vivait désormais. Elle respira profondément l’air vif et chargé de senteurs iodées.

Elle était arrivée de Londres la veille au soir.
A peine installée, elle n’avait pu résister à l’envie de revoir ce loch dont la légende prétendait qu’il était habité par des chevaux ondins, autrement connus sous le nom de kelpies,   tout comme le loch Ness abritait, selon les autochtones, un monstre qu’ils appelaient familièrement Nessie, mais que personne n’avait jamais vu, à part quelques fabulateurs amateurs de sensations fortes – et de notoriété éphémère. Aileen avait cru autrefois à la légende des kelpies. Un vieux berger lui en avait conté l’histoire, vingt ans auparavant.
Elle n’y croyait plus à présent. Les horreurs vécues au cœur de Londres pendant la guerre avaient dissipé la magie du monde merveilleux de son enfance. Il n’en restait que le souvenir, qui éveillait en elle une foule d’émotions.
Devant le bonheur qu’elle ressentait à retrouver ce paysage grandiose et familier, elle culpabilisait un peu. Son mari, Andrew, avait dû s’absenter pour des raisons professionnelles. Contraint à des déplacements dans des endroits qui devaient être tenus secrets, il allait rester absent du domicile conjugal pendant plusieurs semaines. Tant qu’à rester seule, il lui avait suggéré de venir s’installer en Ecosse pour quelque temps. Aileen avait perdu sa mère six mois plus tôt et elle avait hérité de sa maison, située un peu à l’extérieur de la petite ville d’Inverdeen, sur la côte ouest de l’Ecosse, entre Oban et Fort William.

Née en 1925, Aileen avait quatorze ans au moment de la déclaration de la guerre, en 1939. Son père, Allan O’Donnell, vétérinaire de son métier, avait été tué en juin 1940, au moment de la débâcle de Dunkerque. Aileen en avait conçu un mélange de douleur et de haine envers l’ennemi nazi, qui l’avait amenée à s’engager dans la défense passive dès 1942, alors qu’elle venait à peine d’avoir dix-sept ans. On avait besoin de bras pour relever les blessés et ramasser ce qui subsistait des cadavres après les bombardements des V1, puis des V2. Le Blitz s’était déchaîné sur l’Angleterre. Pendant plus de deux ans, Aileen avait vécu sous cette menace permanente. Elle avait vu les immeubles en flammes s’effondrer, elle avait tremblé de peur et de rage dans les galeries souterraines. A l’époque des fusées stratosphériques V2, le danger était encore plus insidieux. Si les pilotes de la RAF parvenaient assez souvent à dévier ou abattre les V1, lourds et maladroits, les V2, beaucoup plus rapides, et tombant de plus haut, surgissaient de nulle part pour provoquer le maximum de dégâts. Il était presque impossible de les arrêter. Quant à ceux qui avaient le malheur de se trouver dans leur rayon d’action… Aileen entendait encore les gémissements et les hurlements des hommes, des femmes, des enfants dont la peau avait été brûlée par le souffle létal. Et l’on n’avait pas toujours de quoi atténuer leur souffrance. Combien de membres arrachés, de têtes tranchées, de morceaux de corps humains inidentifiables avait-elle collectés après le passage de l’ouragan de feu ? On lui faisait avaler des pilules euphorisantes à base d’éther pour lui éviter de vomir tripes et boyaux. On lui avait dit : « Tu finiras par t’habituer. » Elle ne s’était jamais habituée. Elle avait accompli sa tâche avec courage et dévouement, mais les réminiscences de ces moments épouvantables revenaient souvent hanter sa mémoire, peuplant ses nuits de cauchemars angoissants.
Cependant, cette accumulation de détresse avait déclenché sa vocation. Elle avait décidé de lutter de toutes ses forces pour soulager la souffrance des autres. Après la guerre, elle avait suivi des études pour devenir infirmière. Elle avait passé ses diplômes avec brio et avait été aussitôt engagée dans un grand hôpital de Londres. Là, son travail l’avait tellement accaparée qu’elle n’avait jamais eu le temps de penser à fonder une famille. Sa lourde chevelure auburn et le bleu pâle de ses yeux aux cils finement ourlés lui avaient valu un vif succès auprès des hommes. Mais s’il lui était arrivé d’entretenir des aventures avec certains, elle n’avait jamais eu envie de se lier définitivement à l’un d’eux.
Tout au moins jusqu’en 1955, lorsqu’elle avait croisé la route du professeur Andrew Fergusson, charmeur et bel homme, dont l’enthousiasme et le regard perçant l’avait aussitôt séduite. Elle n’avait attaché aucune importance au fait qu’il avait quinze ans de plus qu’elle. Ils travaillaient tous deux dans le milieu médical et ils étaient l’un comme l’autre passionnés par leur métier.
Andrew était spécialiste des maladies mentales. Il travaillait au quart temps pour le même hôpital qu’Aileen. Mais l’essentiel de son action s’exerçait dans une unité spéciale dépendant directement du gouvernement. Elle savait très peu de choses sur ses activités, car celles-ci étaient entourées par le secret militaire. C’était la raison pour laquelle Andrew était parfois amené à rester absent plusieurs semaines. Elle en avait été contrariée au début. Elle s’était même demandé si ces missions ne cachaient pas en réalité l’existence d’une maîtresse aussi secrète que ces travaux. Mais les investigations discrètes auxquelles elle s’était livrée – en culpabilisant toutefois – n’avaient amené aucun résultat. Pas de traces de rouge à lèvres, aucun parfum suspect, et surtout, aucune attitude ambiguë de la part d’Andrew, qui se faisait pardonner ses absences avec des cadeaux somptueux et des nuits d’amour épuisantes. Avec le temps, elle s’était habituée à ces éloignements réguliers. Dès qu’il le pouvait, il s’arrangeait pour se ménager des pauses et venir la retrouver. Comme ces pauses avaient lieu la plupart du temps en semaine, elle avait fini par abandonner son poste d’infirmière, qui lui laissait trop peu de liberté. Andrew bénéficiait d’une petite fortune personnelle et gagnait très bien sa vie.
Depuis un an qu’elle avait cessé de travailler, elle profitait des absences d’Andrew pour rendre visite à sa mère, Molly, qui, bien qu’anglaise, était restée vivre en Ecosse, à Inverdeen, pour être proche du cimetière où reposait son mari.
Aujourd’hui, la jeune femme se félicitait de cette décision. Elle avait ainsi pu être présente lors des derniers instants de Molly, emportée par un cancer six mois auparavant. Elle en conservait un immense chagrin, et des questions sans réponse. Par moments, elle avait eu l’impression que sa mère désirait lui parler. Mais elle se contentait de regarder sa fille avec intensité sans qu’aucun mot ne franchisse ses lèvres. Cela n’avait pas étonné Aileen. Molly avait toujours une personne discrète. Elle avait été très jolie autrefois, comme le révélaient les photos retrouvées par la jeune femme dans les tiroirs de sa mère.
Au cours des semaines qui avaient suivi la disparition de Molly, Aileen s’était interrogée. Sa mère avait-il réellement désiré lui confier quelque chose, ou bien plus simplement avait-elle voulu imprégner son âme de l’image de sa fille avant de s’éteindre. Molly nourrissait une grande admiration envers Aileen, qui s’était engagée à dix-sept ans pour servir son pays. Elle-même, bouleversée par la mort de son mari, n’avait pas trouvé le courage d’en faire autant. Elle avait préféré s’installer dans leur coquette maison d’Inverdeen, où elle avait exercé sa profession de couturière avec résignation, s’attendant d’un jour à l’autre à ce qu’on vînt lui annoncer que sa fille avait été tuée par une bombe ennemie.
Aileen avait survécu. Après la guerre, elle était revenue passer quelque temps à Inverdeen. Mais elle était très vite retournée à Londres pour passer son diplôme d’infirmière. Il avait fallu la présence de ce diable d’Andrew pour la convaincre d’abandonner, au moins temporairement, ses activités. Le décès de Molly avait conforté son choix. La vie est tragiquement courte, et l’on devait faire le maximum pour partager le plus de moments avec ceux que l’on aimait. Donc, elle devait consacrer le plus de temps à Andrew… quand il était là. Personne ne savait de quoi demain serait fait.

L’attention d’Aileen se reporta sur le paysage farouche. Le loch Starav s’étirait tout en longueur. Son eau était salée parce qu’un court bras de mer le rattachait à l’océan, comme la plupart des lochs écossais. Elle avait lu quelque part qu’il en existait pas moins de trente mille. Mais celui-là avait un charme particulier. Elle avait passé son enfance sur ses rives dominées par des monts élevés, qui presque tous portaient le nom de ben quelque chose. Ben était le nom gaëlique pour désigner une montagne. Bien sûr, le Ben Nevis ne mesurait que 4409 pieds. Elle était allée en France avec Andrew et elle avait vu là-bas des montagnes beaucoup plus élevées, comme ce Mont Blanc qui culminait à plus de 15770 pieds1. Cependant, les montagnes écossaises étaient ses montagnes. Elle s’y sentait bien. Elle y était chez elle.
1. Un pied anglais = 0,3048 mètres.
La petite ville d’Inverdeen, nichée au creux de sa baie, à l’embouchure du bras reliant le loch Starav à l’océan, n’abritait pas plus de deux mille habitants. Comme sa grande sœur, Oban, située à une vingtaine de miles plus au sud, elle possédait un port où sommeillaient des bateaux de pêche ainsi que des navires de liaison avec les innombrables îles du nord-ouest écossais : Mull, Skye ou encore les Hébrides.
Skye était d’ailleurs le nom qu’Aileen avait donné à sa jument. Celle-ci patientait près d’elle, profitant de l’herbe grasse au parfum d’iode. La jeune femme avait appris à monter très jeune. Exerçant le métier de vétérinaire, Allan O’Donnell éprouvait une grande affection pour les chevaux. Il en possédait deux qui constituaient sa fierté. Malheureusement, ils avaient été réquisitionnés pour les besoins de la guerre et on n’en avait plus jamais entendu parler. Lorsque Molly avait demandé des comptes au gouvernement après le conflit, on lui avait répondu évasivement qu’on ignorait ce qu’ils étaient devenus. Elle avait fini par abandonner. Sans doute n’avaient-ils pas été perdus pour tout le monde, mais elle ne pourrait jamais rien y faire. Cette disparition avait semblé particulièrement injuste à la jeune Aileen. Elle n’avait jamais oublié ses longues promenades dans les Highlands, en compagnie de son père qui lui expliquait la nature et évoquait pour elle les chevauchées légendaires de William Wallace. Dès qu’elle avait eu gagné assez d’argent, elle s’était acheté un cheval. Depuis dix ans, Skye, une jument à la superbe robe grise et blanche, lui tenait compagnie lorsqu’elle revenait à Inverdeen. En son absence, elle était gardée par un vieux paysan du pays, le père Brown.
Aileen se remit en selle. Elle hésitait encore. Si elle avait été raisonnable, elle serait rentrée en ville. Elle devait faire quelques provisions pour les jours à venir. Mais la curiosité était trop forte. Elle n’était pas retournée près des ruines depuis vingt ans. Elle n’en avait jamais éprouvé l’envie, et sans doute la frayeur attachée à ce lieu n’y était-elle pas étrangère. Mais, ces derniers jours, à Londres, elle en avait rêvé plusieurs fois, et ces cauchemars lui laissaient, au matin, une sensation désagréable, inquiétante, comme si une menace imprécise planait sur elle. Elle avait beau se dire que c’était une impression ridicule et sans fondement, elle ne pouvait la chasser.
Aussi avait-elle décidé de revenir sur place pour dominer sa peur. Elle respira profondément et donna un léger coup de talon sur les flancs de Skye. Quel danger pouvait-elle craindre ? Tout cela était dans son esprit, rien d’autre. Longeant les eaux noires du loch vers le nord-est, elle se dirigea vers une lande de bruyère mauve peuplée de lagopèdes, que l’on appelait ici des grouses. La lande menait jusqu’au pied du Ben Etive, qui culminait à 3057 pieds. Derrière la lande s’étendait une forêt de bouleaux et de sapins. Elle parvint bientôt en vue d’un petit monticule, une sorte de tertre naturel depuis lequel on bénéficiait d’une vue imprenable sur les terres situées au-delà. Celles-ci, entre la sylve et le machair, se couvraient d’une étendue grisâtre que l’on appelait le scrub. C’était un mélange inextricable d’arbustes aux branches basses, torturés par le sel et les vents féroces soufflant de l’océan, principalement des saules et des genévriers.
Arrivée sur la proéminence rocheuse, Aileen mit pied à terre. Elle était arrivée à l’endroit où ses compagnons et elle avaient été témoins du phénomène inexplicable. Il s’était produit la nuit, une nuit de pleine lune. Une partie d’elle-même, la petite fille qu’elle avait été autrefois, lui hurlait de fuir. L’autre, la femme forgée par la vie et les épreuves, lui disait de se calmer et d’observer. Elle devait maîtriser ses angoisses, affronter ses démons avec courage. Elle avait connu bien pire pendant la guerre. Mais les horreurs auxquelles elle avait été confrontée avaient une explication rationnelle. Pas ce qui s’était passé ici.
Un peu plus haut, à une distance d’environ un demi mile, elle distingua les restes envahis par les herbes d’une vieille cabane au toit effondré. Et plus loin encore, elles aussi dissimulées par la végétation, se dressaient les ruines de Moorkyle. Il ne restait plus que des pans de murs envahis depuis des siècles par les ronces, mais on disait qu’autrefois se dressait à cet endroit un manoir fortifié de belle allure, dont les fondations s’avançaient jusqu’au bord d’une falaise surplombant le loch. On devinait encore les restes des murailles de granit dominant les eaux, agrippées à la roche et se fondant à elle.
Ce manoir avait autrefois appartenu à l’un des deux clans du pays, celui des Mac Murhan. Mais il était détruit depuis longtemps et plus personne n’avait jamais osé le relever de ses ruines, malgré la beauté grandiose du site.
Une terrible malédiction pesait sur lui.
Une bourrasque glaciale la bouscula. Elle frissonna. Une foule de souvenirs remontèrent à la mémoire de la jeune femme. Des visages surgirent du passé : Richard le risque-tout, Sean le raisonnable, Patrick l’impressionnable, Moyra, la plus jeune, l’autre fille de la bande, qui vouait depuis toujours à Aileen une grande admiration.
Vingt années s’étaient écoulées.…

A SUIVRE...

 
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